La médiathèque de ma commune de résidence m’a proposé une séance de dédicaces un samedi matin. Mon roman « À l’ouest un Mystère » avait touché unanimement l’équipe et avait eu le privilège d’être orné d’un petit cœur sur sa couverture. Ce petit coeur m’a rendue fière, j’étais touchée en retour.
Au début, intimidée sur ma petite table avec une pile de livre et mon stylo au milieu de la médiathèque, j’ai attendu en me disant que peut-être personne ne passerait. Manchot isolé sur un iceberg à la dérive.
Mais je n’ai pas attendu longtemps. Une femme est passé au large, regardant du coin de l’œil mon ouvrage, curieuse mais trop timide pour s’approcher. Je lui ai tendu le livre et lui ait proposé de l’emprunter pour le lire sur le canapé d’à côté. C’est ce qu’elle a fait. Elle s’est installée confortablement et a commencé sa lecture. Au bout d’une vingtaine de minute, elle s’est levée et m’a dit : » je vais vous l’acheter, je n’ai pas vu le temps passer, votre livre me touche ». J’étais comblée.
Et puis ensuite ce fut un raz de marée, mon iceberg avait atteint une plage féconde de manchots lecteurs. Nous avions cassé la glace, je n’ai pas vu la matinée passer.
Mon premier livre était sorti du nid, il voyageait aimé par d’autres. Il ne m’appartenait plus ; ce piaf volait visiblement de ses propres ailes.
Il était temps de penser au second…