Depuis le plus jeune âge quand on est une fille on sait qu’on est une proie. Nos parents, nos mères surtout, se chargent de nous l’apprendre très vite. On est la proie de qui ? Comment ? Pourquoi ? On ne le sait pas, mais on sait qu’on doit « faire attention ». Une attention vague avec des rituels associés : on doit rentrer tôt, on ne doit pas parler à des inconnus, on ne doit pas accepter de cadeau. Une inquiétude sourde nous cueille. On ne sait pas pourquoi, mais nous devons être sur nos gardes. Le Petit Chaperon Rouge nous en a informé.
Alors on donne la main, on regarde derrière nous dans le noir, on baisse les yeux, on marche vite, on serre les jambes quand on s’assoit. Mais attention, on ne doit pas disparaitre, il ne s’agit pas d’être invisible pour ne pas capter l’attention. Loin de là, car on nous demande aussi d’être jolie. Oui la belle affaire ! On doit avoir les ongles propres, être bien coiffée, belle comme une princesse. C’est le modèle qu’on nous propose encore. Ne me dites pas que cela a radicalement changé, c’est faux. Cela évolue c’est vrai, il y a de réelles prises de conscience, nos filles sont élevées autrement, mais persistent encore des vestiges de fonctionnements que notre génération et les milliers d’autres avant ont façonnés.
Et si les garçons doivent être forts et entreprenants, ils n’ont pas besoin d’être jolis. Les filles si. Et comme c’est ce qu’on leur demande, et qu’elles veulent faire plaisir à tout prix pour être aimées, elles y travaillent. Elles se gavent de rose, de paillettes, de vernis, de fards. Épilation, lingerie fine, teinture des cheveux, chasse aux kilos en trop, maquillage, dressing saturé, le programme est lourd. Qu’importe les sacrifices, Il faut être féminine point barre ! Et tant pis si on se casse les chevilles sur les pavés avec nos talons hauts, pauvres bécasses incapables de fuir.
Nous avons l’injonction de plaire, les médias et réseaux sociaux s’y appliquent, mais en même temps, nous devons faire attention à ne pas trop séduire, faute d’éveiller… le loup. Oups, exercice délicat à nouveau. C’est encore et toujours aux filles de se tenir comme il faut, ni trop ni trop peu. Notre sort en dépend. En quelque sorte on nous dit encore : « ne seriez-vous pas responsables s’il vous arrive un drame, pauvres écervelées ? « . Là aussi cela change, les femmes se rebellent depuis « me too », pointe du doigt le loup, s’affirment, deviennent qui elles veulent être. Mais pas encore partout, et les modèles de Barbie ont la peau dure…(Kim Kardashian 360 millions d’abonnés).
Et sinon, à quoi ressemble le loup que les femmes osent maintenant dénoncer ? Non ce n’est pas le monstre dégueulasse fou et mal foutu, planqué dans une ruelle au coin d’un bois qu’on nous avait décrit. Non, Petit Chaperon, (il a fallu l’affaire de Mazan pour qu’on en prenne collectivement conscience), le loup a la gueule d’un agneau, le visage d’un homme ordinaire, un oncle, un père, un neveu, un mari, un gars bien tout près de chez nous, à qui l’on fait confiance. Comble de l’horreur : le loup est inidentifiable, donc potentiellement partout !
Alors excusez-nous messieurs, si vous avez le sentiment d’être mis dans le même panier et que probablement en ce moment on vous regarde de travers. Nous savons bien qu’il y a parmi vous une majorité d’hommes formidables ; mais sans longues dents ni grandes oreilles, il est impossible de vous distinguer des méchants.
Alors chaperons rouges et honnêtes hommes, ensemble côte à côte, au lieu de ne pointer que les loups, observons aussi avec attention notre société qui permet encore leur émergence, et transformons-la. Pour que cela cesse. Pour l’avenir de nos filles et de nos garçons.
Depuis le plus jeune âge quand on est une fille on sait qu’on est une proie. Nos parents, nos mères surtout, se chargent de nous l’apprendre très vite. On est la proie de qui ? Comment ? Pourquoi ? On ne le sait pas, mais on sait qu’on doit « faire attention ». Une attention vague avec des rituels associés : on doit rentrer tôt, on ne doit pas parler à des inconnus, on ne doit pas accepter de cadeau. Une inquiétude sourde nous cueille. On ne sait pas pourquoi, mais nous devons être sur nos gardes. Le Petit Chaperon Rouge nous en a informé.
Alors on donne la main, on regarde derrière nous dans le noir, on baisse les yeux, on marche vite, on serre les jambes quand on s’assoit. Mais attention, on ne doit pas disparaitre, il ne s’agit pas d’être invisible pour ne pas capter l’attention. Loin de là, car on nous demande aussi d’être jolie. Oui la belle affaire ! On doit avoir les ongles propres, être bien coiffée, belle comme une princesse. C’est le modèle qu’on nous propose encore. Ne me dites pas que cela a radicalement changé, c’est faux. Cela évolue c’est vrai, il y a de réelles prises de conscience, nos filles sont élevées autrement, mais persistent encore des vestiges de fonctionnements que notre génération et les milliers d’autres avant ont façonnés.
Et si les garçons doivent être forts et entreprenants, ils n’ont pas besoin d’être jolis. Les filles si. Et comme c’est ce qu’on leur demande, et qu’elles veulent faire plaisir à tout prix pour être aimées, elles y travaillent. Elles se gavent de rose, de paillettes, de vernis, de fards. Épilation, lingerie fine, teinture des cheveux, chasse aux kilos en trop, maquillage, dressing saturé, le programme est lourd. Qu’importe les sacrifices, Il faut être féminine point barre ! Et tant pis si on se casse les chevilles sur les pavés avec nos talons hauts, pauvres bécasses incapables de fuir.
Nous avons l’injonction de plaire, les médias et réseaux sociaux s’y appliquent, mais en même temps, nous devons faire attention à ne pas trop séduire, faute d’éveiller… le loup. Oups, exercice délicat à nouveau. C’est encore et toujours aux filles de se tenir comme il faut, ni trop ni trop peu. Notre sort en dépend. En quelque sorte on nous dit encore : « ne seriez-vous pas responsables s’il vous arrive un drame, pauvres écervelées ? « . Là aussi cela change, les femmes se rebellent depuis « me too », pointe du doigt le loup, s’affirment, deviennent qui elles veulent être. Mais pas encore partout, et les modèles de Barbie ont la peau dure…(Kim Kardashian 360 millions d’abonnés).
Et sinon, à quoi ressemble le loup que les femmes osent maintenant dénoncer ? Non ce n’est pas le monstre dégueulasse fou et mal foutu, planqué dans une ruelle au coin d’un bois qu’on nous avait décrit. Non, Petit Chaperon, (il a fallu l’affaire de Mazan pour qu’on en prenne collectivement conscience), le loup a la gueule d’un agneau, le visage d’un homme ordinaire, un oncle, un père, un neveu, un mari, un gars bien tout près de chez nous, à qui l’on fait confiance. Comble de l’horreur : le loup est inidentifiable, donc potentiellement partout !
Alors excusez-nous messieurs, si vous avez le sentiment d’être mis dans le même panier et que probablement en ce moment on vous regarde de travers. Nous savons bien qu’il y a parmi vous une majorité d’hommes formidables ; mais sans longues dents ni grandes oreilles, il est impossible de vous distinguer des méchants.
Alors chaperons rouges et honnêtes hommes, ensemble côte à côte, au lieu de ne pointer que les loups, observons aussi avec attention notre société qui permet encore leur émergence, et transformons-la. Pour que cela cesse. Pour l’avenir de nos filles et de nos garçons.